INSTALLATION
DE M. LE PROFESSEUR GILBERT GUISAN
EN QUALITÉ DE
RECTEUR
POUR LA PÉRIODE DE 1960 A 1962
LIBRAIRIE PAYOT
LIBRAIRIE DE L'UNIVERSITÉ
LAUSANNE 1960
DISCOURS
DE M. LE PROFESSEUR ROBERT MATTHEY
RECTEUR SORTANT DE CHARGE
Monsieur le Conseiller d'Etat,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
«Vivos voco, mortuos plango»! Renversant l'ordre des deux
propositions gravées sur le bronze de Weimar, évoquons les
disparus, en premier lieu André Bonnard, qui jeta un lustre éclatant
sur notre maison. Si les professeurs honoraires Lucien Pautrier,
Nicolas Popoff, Edor Landau, Gottfried Bohnenblust, Charles
Perret, René Burnand et Pierre Arminjon ont vécu le nombre
d'années que la Nature nous assigne, Charles Tschäppät, chargé
de cours, fut enlevé en pleine activité. Enfin, la mort n'a pas épargné
nos étudiants et nous a ravi Yves Kocher et Jean Monnet. Le
deuil des familles a été le nôtre.
Il est heureusement possible de dire encore notre reconnaissance,
nos regrets et nos voeux au professeur Henri Goldstein qui, après
une brillante carrière de trente années au cours de laquelle il 'est
maintes fois dévoué pour notre maison, en particulier comme doyen
de la Faculté des sciences de 1934 à 1936, s'est retiré avant d'avoir
atteint l'inexorable limite d'âge; à notre maître des sports, M.
Constant Bucher, démissionnaire lui aussi: mais, le Phénix renaît
de ses cendres: il n'a pas été nécessaire que M. Bucher soit incinéré
— il est bien vivant! — pour que le poste de maître de sports
ait de nouveau à sa tête un Bucher, le père ayant été relayé par le fils.
Ainsi s'ouvrirait le chapitre des nominations: permettez-moi
de vous renvoyer au rapport annuel de l'Université plutôt que de
vous infliger la lecture d'une longue liste: 5 professeurs honoraires,
7 professeurs ordinaires, 9 professeurs extraordinaires, 8 professeurs
associés — titre nouveau répondant à des situations nouvelles
—, 5 chargés de cours, 10 privat-docents. Que ces collègues
me pardonnent si je leur adresse un salut collectif!
Que s'est-il passé de notable sous mon rectorat? 1959 a vu le
transfert du secrétariat général dans ses nouveaux et spacieux
locaux. La nouvelle Ecole de médecine a été inaugurée et sera,
pendant longtemps, 'jin de ces instituts que 'on aime montrer
aux visiteurs étrangers (il en est 'autres, hélas, que l'on cache),
par exemple au Dr Kirk, président de Columbia, et aux recteurs
des universités hollandaises qui passèrent quelques heures dans
notre ville.
L'institut de police scientifique et de criminologie a célébré
le cinquantième anniversaire de sa fondation: cet âge peut paraître
déjà respectable mais n'est que tendre comparé à celui de Université
de Bâle qui nous invitait, cette année, à fêter son cinquième
centenaire alors qu'un 1959 Genève nous avait convié à l'occasion
des quatre cents ans de sa Haute Ecole. Quatre cents ans! cest aussi
l'âge de l'Université de Lille et c'est à notre nouveau recteur que la
mission fut confiée de représenter notre maison.
D'entre les distinctions dont nos collègues furent l'objet,
signalons les doctorats honoris causa décernés au professeur Alfred
Fleisch par l'Université de Nancy, au professeur Georges de Rham
par celle de Lyon.
Et l'Université de Lausanne a conféré ce titre de docteur
honoris causa à un savant juriste, le professeur G. Chevrier, de
Dijon et, sur la suggestion de l'EPUL, au physicien Auguste
Piccard, pionnier de l'exploration stratosphérique et abyssale;
puis, passant de la Science à l'Art, au sculpteur Edouard Sandoz,
au compositeur Frank Martin; puis encore — après les artistes
et les savants, les mécènes — à MM. Jean Corthésy et Enrico
Bignami, administrateurs-délégués d'une société à laquelle notre
maison doit beaucoup.
II y eut à Lausanne des congrès et des symposiums. Il y en eut
aussi à l'étranger. Et 'est ainsi que beaucoup de professeurs
étrangers vinrent à Lausanne et que de nombreux professeurs
lausannois allèrent à l'étranger
C'est dans un style moins administratif et réchauffé déjà par
une chaleur plus humaine que je parlerai des étudiants: nos rapports
furent confiants, cordiaux et, comme je me l'étais promis, pas trop
fréquents, à la satisfaction, je pense, des deux parties. Et s'il y eut,
dans une série d'accords parfaits, quelques dissonances, celles-ci
ne pouvaient être introduites que par les Voix universitaires.
Nos étudiants ont un sens si élevé de leurs responsabilités, de leur
mission, de leur importance sociale — tous concepts qui étaient
totalement étrangers aux féroces individualistes que furent, en
majorité, les étudiants de ma génération —qu'ils m'ont paru souvent
plus vieux que leur âge, parfois plus vieux que moi! Ils consomment,
au sein de leurs organisations, autant de papier que ensemble des
bureaux fédéraux et, ce qui est plus grave, rêvent d'en imposer
la lecture au recteur, malhabile à évoluer dans le dédale des tables
rondes, des manifestes, des rencontres au sommet, de l'UNES et
de l'AGE, cette dernière ayant été scindée en AGEcité et AGEpul,
coiffées par une supra-organisation, dite faîtière, l'UEL, soit
l'Union des étudiants lausannois. Nous espérons que cette réforme,
codifiée dans un règlement merveilleusement compliqué, conduira
à la simplification du travail.
Si le Bal de l'Entraide, organisé trop tard dans la saison, fut
boudé par un public qui semble craindre le retour périodique de
certaines manifestations charitables et ne rapporta qu'une somme
dérisoire en comparaison avec les années précédentes, nos étudiants
surent transformer cette défaite en une victoire éclatante: ils
remportèrent de haute lutte le concours «Echec et mat universitaire»
doté, par un généreux mécène, d'un prix de 10000 francs.
En écrasant leurs camarades de Genève, de Fribourg et de Neuchâtel,
ils nous apportèrent une confirmation, d'ailleurs presque
inutile puisque la chose est notoire, de la théorie selon laquelle
il n'y en a point comme nous.
Après cette brève chronique, le recteur déchu s'impose un
examen de conscience: qu'a-t-il fait au cours de ces deux ans?
Qu'il ait assuré la marche normale de l'Université, c'était là son
moindre devoir dont il pense s'être acquitté, ni mieux ni plus mal
que ses prédécesseurs. Il dit un merci amical à nos secrétaires et
à l'huissier. Et surtout, trouvait-il en M. Chatelanat, secrétaire
général, une inépuisable réserve d'humour, de dévouement, de
conseils judicieux, quelque chose qu'un peintre à peine figuratif
représenterait par un bras droit actionné par une éminence grise!
L'appui de la Commission universitaire fut précieux, constant et
cordial; le ton de ses délibérations toujours enjoué et, dans ces
conditions, il était aisé d'expédier les affaires que l'on dit courantes
en raison du fait qu'elles ont tendance à ne pas avancer.
Et c'est ici le lieu de dire bien haut le plaisir que j'ai eu de
collaborer avec vous, Monsieur le Conseiller d'Etat: j'ai pu, au
cours de ces deux années, me rendre compte de votre dévouement
absolu à l'Université et me convaincre des difficultés de votre tâche,
difficultés qui ressortiront de la dernière partie de cet exposé.
Monsieur le Conseiller, je garderai, presque avec nostalgie, le
souvenir de nos entretiens qui ont été, non pas ceux d'un chef
et de son subordonné, mais ceux de deux hommes unis par un
travail commun.
Le rêve de tout être humain est de laisser une trace de son
passage et d'utiliser au mieux les occasions qui se présentent dans
son existence: c'est ainsi que le recteur a tenté deux entreprises,
l'une de portée limitée et qui fut un échec, l'autre d'importance
générale, mais à laquelle il ne 'est jamais imaginé pouvoir apporter
autre chose qu'une modeste contribution. Quelques mots de la
première: il s'agissait de la réforme de la structure administrative
de notre maison, structure archaïque, compliquée et coûteuse, cette
réforme exigeant l'adoption d'uri plan financier prévoyant que les
étudiants étrangers paieraient des taxes d'inscription légèrement
plus élevées que les nationaux. Rappelons à ce propos que le coût
des études supérieures n'a pas varié depuis quarante ans, ce qui
signifie 'elles sont trois fois meilleur marché qu'en 1920! De ce
plan, longuement élaboré et qui avait reçu l'approbation du
Département de l'instruction publique, le Sénat ne voulut pas,
c'est-à-dire que, dans la meilleure tradition démocratique, il
nomma une commission à qui fut confié le mandat de reprendre
cette étude..., ce qu'un pessimiste incorrigible traduit par enterrer
ce projet. Ici, j'ai donc échoué, que cet échec soit total et définitif
comme je le pense, ou partiel et provisoire comme me 'assurent
mes consolateurs!
Le second problème est plus vaste: il s'agit de l'avenir de
l'enseignement supérieur dans le canton de Vaud, en Suisse romande,
plus généralement en Suisse. Je n'ai pas attendu d'être recteur pour
en faire l'un des objets de mes préoccupations puisque, dès 1947,
je l'abordai dans un article paru dans la défunte Suisse contemporaine.
Plus tard, au cours des consultations et des séances qui
aboutirent à la création du Fonds national, j'ai lutté pour que ce
dernier ne consacre pas toutes ses ressources à la recherche seule,
mais aussi à l'enseignement supérieur, indissolublement lié à
celle-là, comme l'affirment les statuts du Fonds national anglais.
Ceci se passait en 1950 et 1951. Membre du Conseil de la recherche
dès 1952, je n'ai pas laissé passer une occasion de reprendre la
discussion de ce thème. Durant ces deux dernières années où la
charge de recteur multipliait pour moi les possibilités de m'exprimer,
je n'ai cessé de sonner l'alarme: à Pully, lors de la réunion annuelle
de la Société académique vaudoise; à Morat, devant MM. les
conseillers fédéraux Etter, Wahlen et Petitpierre — ce dernier
ayant reçu de moi un mémoire traitant l'ensemble de la question;
à Bâle, au cours d'une conversation avec M. Hummler, délégué
aux occasions de travail; à Berne, dans une séance que présidait
M. le conseiller fédéral Tschudi. Eh! bien permettez-moi de revenir
encore une fois à la charge en posant tout d'abord une affirmation
de principe: il est hors de doute que si la Suisse était un pays neuf,
il faudrait ériger au maximum deux universités, l'une en terre
alémanique, l'autre sur le sol romand. Mais nous sommes devant
un fait, l'existence de cinq universités complètes, la nôtre possédant
en outre une Ecole polytechnique, de deux universités n'ayant pas
d'enseignement clinique, d'une haute Ecole de Commerce, d'une
Ecole polytechnique fédérale. Devant cette prodigalité, certains
s'émeuvent et réclament une division du travail, les diverses facultés
étant réparties entre les diverses villes; ce disant, ils oublient cette
vérité première qu'une université est un ensemble de facultés et
que c'est le rapprochement de professeurs et d'etudiants appartenant
à des disciplines différentes qui fait naître et stimule le goût des
idées générales, la tolérance et l'humanisme. De plus, il n'est pas
possible de négliger tout le contexte géographique et historique
qui justifie le morcellement universitaire, et ce fait que, si nos
cités ne sont pas seulement de petites villes de province mais offrent
des ressources intellectuelles et artistiques hors de proportion avec
l'effectif de leurs populations, c'est à la présence d'une université
que sont dus ces avantages. Enfin, quelques milliers etudiants,
dont la majorité ont leur famille bien loin du lieu de leurs études,
représentent un afflux d'argent intéressant pour l'economie générale.
Depuis plusieurs mois, la politique et la presse évoquent, comme
s'ils étaient essentiels, certains aspects mineurs du problème universitaire.
Il est question de la collaboration entre universités,
d'un cycle d'etudes postérieures à l'acquisition des diplômes. Un
journaliste me téléphona un jour, me demandant quelle était organisation
de l'Université de... Sion et je ne fus pas étonné de lire
peu de jours après un article consacré aux études supérieures dans
notre pays et qui émanait de cette plume si autorisée!
Il ne faut pas confondre l'accessoire et l'essentiel.
L'essentiel, c'est la question financière: parlons un peu de
Lausanne, car nous ne voulons pas intervenir dans les affaires des
autres, tout en sachant fort bien que, mutatis mutandis, Fribourg,
Genève, Neuchâtel et Saint-Gall feraient retentir des plaintes très
semblables aux nôtres, que Berne s'associerait au concert auquel
ne manqueraient, momentanément j'en suis certain, que les voix
de Bâle et de Zurich.
De 1950 à 1959, le nombre de nos étudiants a augmenté très
régulièrement de 100 unités par année. En automne 1960, ce fut,
avalanche prévisible mais contre laquelle rien n'avait été prévu,
un afflux plus considérable encore. Alors que nos ressources nous
permettent de dispenser un enseignement convenable à 2000 étudiants,
tout au plus, c'est à plus de 2500 que nous avons affaire.
Des auditoires de 150 places devraient accueillir 250 élèves et,
dans les laboratoires exigus, il faut répéter, deux fois, trois fois,
quatre fois par semaine, la même séance de travaux pratiques,
besogne abrutissante pour les assistants qui devraient avoir du
temps pour leur travaux de recherche.
Phénomène prévisible: nous savions bien qu'un 1960 arriverait
l'avant-garde des classes nombreuses issues des revoirs — et des
séparations — de la mobilisation. Partout on réclamait des cadres
et des élites et, pour répondre à ces voeux, fut institué l'enseignement
secondaire gratuit et un système généreux de bourses. Enfin,
suivant la vocation helvétique qui est de donner des leçons au
monde, nous avons dit notre volonté d'aider les Etats en voie de
développement à former leurs propres cadres et leurs propres
élites: un projet de 100 bourses fédérales d'etudes est actuellement
en voie de réalisation. Former leurs cadres, alors que nous sommes
incapable de former les nôtres! Un ménage disposant de trois fourchettes,
d'un couteau, d'une tasse et de quatre assiettes ébréchées
invite-t-il dix-huit personnes à dîner? Alors que des Etats que l'on
aurait pu croire ruinés par la guerre, la France, l'Allemagne, la
Belgique, la Hollande offrent au monde le spectacle d'un épanouissement
scientifique et universitaire magnifique, la Suisse riche et
épargnée témoigne d'une impuissance stupéfiante à résoudre le
problème du haut enseignement et glisse elle-même sur la pente
du sous-développement. Il serait facile d'accuser les pouvoirs
publics; je m'en garderai bien. Ils font ce qu'ils peuvent, ou à
peu près. Ils ont élaboré des plans, qui sont excellents, pour que
l'Université soit capable de faire face à sa tâche. Mais les besoins
grandissent plus vite que les ressources disponibles et l'exécution
des projets subit des retards toujours plus considérables. Un seul
exemple: lorsque, en 1913, le professeur Perrier fut appelé à la
chaire de physique, un crédit spécial d'installation lui fut refusé,
car, lui assura-t-on, la construction d'un nouvel institut commencerait
en 1914. Cet institut, nous l'attendons encore et nous sommes
heureux qu'il soit au premier plan des préoccupations de M. le
conseiller d'Etat Oguey.
Non, il faut accuser le système, non les hommes. Notre canton
est trop petit pour faire face aux exigences de l'heure: l'accroissement
catastrophique de la population exige de nouveaux bâtiments
scolaires, la circulation de nouvelles routes et, planant sur le tout,
voici le spectre de l'EXposition. Comment satisfaire, dans des
délais raisonnables, aux demandes de l'Université? Si les besoins
de la médecine et de la technique sont en général compris par le
peuple et ses représentants tout homme redoutant le cancer et
désirant une automobile il n'en est pas de même pour les revendications
des instituts de science pure, sans lesquels, pourtant,
médecine et technique n'existeraient pas. Pour le Vaudois, l'Université
est une école où se forment des avocats, des pasteurs, des
maîtres secondaires, des médecins et des ingénieurs. L'idee qu'une
université doit être, avant tout, un centre de recherches lui demeure
étrangère et c'est un trait psychologique assez curieux que la
conscience d'appartenir à une race supérieure s'accompagne chez
lui de la conviction profonde que rien de grand ne peut se faire
ici dans le domaine de la science ou de l'art.
Il n'y a pas que les requêtes des professeurs; il y a encore les
revendications des étudiants qui réclament une, ou des, maisons
des jeunes, un foyer-restaurant plus vaste, des facilités financières
accrues... Je le répète, c'est le système que j'incrimine: l'enseignement
supérieur est organisé en Suisse comme l'etaient les troupes
de jadis, avant que l'armée fédérale ne succède aux milices cantonales.
Il faut maintenant, non pas créer encore cette monstruosité
que réclamait récemment un magistrat bâlois et que serait une
université fédérale, mais obtenir de la Confédération, pour les
universités existantes, un appui financier important et régulier.
Et le précédent du Fonds national est là pour démontrer aux
fédéralistes les plus farouches que ceci peut se faire, par l'intermédiaire
d'une fondation de droit privé, sans ingérence intolérable
du pouvoir central dans les ménages cantonaux.
Je prétends que si la Confédération distribuait annuellement
5 millions à chacune des Universités complètes — Bâle, Berne,
Genève, Lausanne, Zurich et 3 millions aux Universités de
Fribourg, Neuchâtel et Saint-Gall, à ce prix dérisoire de 34 millions
et à la condition évidente que les cantons ne relâcheraient
pas leur effort, l'avenir serait assuré pour une dizaine d'années.
Voir au-delà, dans l'incertitude explosive du futur, serait non pas
prévision mais prétention!
Sans une aide fédérale annuelle d'un ordre de grandeur de
35 millions, l'université suisse entrera dans la nuit. En fait, elle
baigne déjà dans une lueur crépusculaire.
Mon cher collègue Grin, devenu prorecteur à mon tour, je
vous remercie de votre gentillesse, des sages avis que vous m'avez
donnés, de ces petits billets manuscrits dont vous étiez prodigue.
Grâce à vos soins, c'est sans heurts que s'opera naguère la transmission
des pouvoirs.
Monsieur le Recteur,
Votre enthousiasme n'était pas plus grand que le mien, il y a
deux ans, à l'idee de revêtir la robe rectorale. Entre nous, et pour
vous rassurer, je vous dirai ceci: la tâche est moins lourde que ne
le prétendent certains de nos prédécesseurs. Et s'il est des semaines,
parfois des mois, où le recteur est fortement mis à contribution,
il n'en éprouve que plus de plaisir à renouer, après cette surcharge
momentanée, avec son travail de savant.
Deux ans sont vite passés à l'issue desquels, tel Prospero à la
fin de la Tempête, ou comme moi aujourd'hui, vous vous retrouverez
seul, un peu dépaysé, vaguement déchu, mais rendu à la simplicité
de l'homme qui enseigne et qui cherche...